Le Come Back de Roxanne Drawing

" Mmmmh .. "


Roxanne se frotta les yeux avec délicatesse. Le sifflet annonçant l'arrivée à l'école de magie venait de la réveiller. Elle aurait bien voulu dormir encore un peu, un tout petit peu, afin d'être suffisament d'attaque pour profiter d'une belle première journée à Farfélis. Durant plus de cinq heures de trajet la jeune fille s'était assoupie, un bout de tissu gris à la main, qu'elle n'avait pas arrêté de tripoter. Roxanne poussa à ses pieds la petite couverture en laine, que lui avait prêté l'hopital où elle avait séjourné près de six mois durant, et se mis en position assise sur la banquette. Les yeux de la jeune fille était encore à peine ouvert, la lumière du soleil étant encore trop éblouissante pour l'instant. La lumière du soleil ... Les rayons qui brillaient sur Farfélis n'étaient comparables à aucun autre phénomène. Cette luminosité qui veillait, en quelque sorte, sur la château avait toujours produit un effet rassurant sur Roxanne. Depuis son entrée à l'école il y a quatre ans, Farfélis avait toujours était comme une deuxième maison. Maintenant, elle serait la seule et l'unique ..
Farfélis, un nouveau, et pourtant si vieux, chez-soit.

Roxanne monta sur la banquette et se mis sur la pointe des pieds afin de pouvoir attraper ses deux valises, qu'elle avait placée sur une sorte d'étagère au dessus des fauteuils rouges du train. L'une de ses valises lui glissa des mains et fit un bruit de fracas lorsqu'elle tomba sur le sol. La jeune fille n'avait pas la tête à entendre des bruits forts ... de bon " matin ". Enfin, je veux bien sûr dire à son réveil. Elle sauta de la banquette, rangea sa couverture dans la valise et tourna celle ci afin qu'elle ait ses roues contre le sol, et s'avanca vers la sortie du train, en slalomant entre les nouveaux élèves surexcités qui couraient à la sortie des différents wagons.
Une fois le " jeu de la sortie " gagné, elle fit rouler ses deux valises sur le sol et posa un pieds sur le béton du quai de Farfélis. Une nouvelle bouffée d'air pour la jeune fille qui prit le temps d'admirer le paysage splendide qui s'offrait à elle. Elle ferma les yeux et respira profondément cet air qui donnait l'impression d'être plus frais que n'importe quel autre.


" Bonjour, chère école. Ca fait du bien d'être ... enfin là. De retour. "

De retour. De retour à Farfélis. La jeune fille ne réalisait toujours pas qu'elle allait enfin, et de nouveau avoir la possibilité d'étudier avec des élèves de sa tranche d'âge. Qu'elle allait pouvoir manger dans de belles assiettes, à une table propre et grande, et savourer de succulents dîners, à la place de ces horribles plateaux repas qu'on lui obligé à avaler durant son dur séjour à l'hopital, il y a encore quelques jours. Non. Elle n'y croyait pas. Elle ne croyait toujours pas non plus qu'elle allait revoir la salle commune de sa maison, où elle avait passé de si doux moments avec ses amis ... même si elle ne se souvenait que vaguement de ces amis-là, faute des sortilèges qu'on lui avait jetés à l'hopital.
Farfélis était un rêve, oui. Ca l'avait toujours été d'ailleurs. Mais là c'était différent, car c'était LE rêve qui permettait de s'évader DU cauchemard. Cauchemard ici était bien entendu " l'hopital ", et pourtant, un peu plus de six mois plus tôt, ce cauchemard aurait concerné la mort de ses parents ...

La jeune fille fut soudain sortie de ses pensées par cinq petits diables qui déboulèrent sur le quai sans même faire attention à ce qu'ils avaient dans leur champ de vision, et qui faillirent renverser Roxanne. Celle-ci se rattrapa contre un petit poteau, qui lui permit de stopper sa chute, puis Roxanne tourna la tête vers les délinquants, un air grâve sur le visage. Elle aurait bien voulu leur faire la leçon mais à quoi bon ? Ils n'écouteraient sûrement pas une fille de leur taille, et pourtant âgée de quatre ans de plus, qui n'arrivait même pas à se débarasser d'un bout de tissu ! Pff, elle se faisait honte à elle même.

Après s'être lamentée sur son sort quelques instants durant, elle leva la tête en direction des différents chemins qui se présentaient à elle. Celà la fit sourire car c'était la première fois qu'elle voyait des couleurs sur les chemins donnant aux différentes maisons, mais c'était très joli. Lastrane en vert ? Mmh, pas mal, pas mal.
Roxanne s'apprêtait à emprunter le chemin menant à sa chère salle commune lorsque tout à coup, elle entendit une voix, certes peu familière, mais elle comprit tout de même que cette personne savait qui elle était, alors elle se tourna en direction du son et apperçut une femme resplendissante lui adressant un signe de main. Mais oui ! Bien sûr qu'elle se rappellait de ce visage si acceuillant !

" Madame l'infirmière ! " s'exclama la jeune fille en s'éloignant quelque peu de ses valises pour s'approcher d'Isabella, après avoir discrètement déposé son tissu gris entre les deux valises.

" Comment allez-vous ? Tout aussi enchantée de vous revoir ici ! Celà faisait longtemps que je n'avais plus posé les pieds à Farfélis et c'est vraiment super dès l'arrivée de voir des têtes qui ne nous sont ni inconnues ni désagréables ! "

Roxanne buvait les paroles d'Isabella. Mais bien sûr, Isabella. Une jeune et jolie infirmière. D'ailleurs, ce n'était pas étonnant que, chaque année où Isabella avait pris soin des blessures bénines des élèves, une tonne de garçons avaient joué la comédie de se casser une jambe, une main, ou avaient même suppliés des élèves plus âgés qu'eux de leur lancer un sort afin de briser un os. Tout ça pour passer deux ou trois nuits avec une infirmière on ne peut plus jolie à leurs soins. Les petits malins.
Un sourire discret se dessina sur le visage de Roxanne. Qu'est-ce que c'était bon de se dire qu'elle n'avait tout de même pas tout perdu, côté mémoire ...

Isabella se mit alors à lui raconter qu'elle était venue à la gare en se disant que sa compagnie ferait sûrement plaisir à un ancien élève. Et c'était bien vrai. C'était même très rassurant de la voir, elle, celle qui saurait s'occuper de ses petites ... folies passagères. Et oui, même après des mois et des mois dans des bâtiments blancs où elle s'était faite appeller " patiente ", les médecins redoutaient fortement que Roxanne ne fasse des crises, mais quel genre de crises ? Ils n'en savaient encore trop rien. Pour plus de précautions, on lui avait lancé un sortilège pour réguler son humeur, mais personne ne savait encore quelle en serait la durée ... Si seulement tout était comme ... avant qu'elle n'arrive à Farfélis. Si seulement.

Isabella ajouta ensuite qu'elle avait du temps libre ... Enfin plus pour très longtemps, d'après Roxanne, qui remarqua une petite fille tombée sur le quai et se plaignant de sa jambe, après s'être faite poussée par deux jeunes garçons.

" Mmmh, je pense que vous allez avoir du travail dès l'arrivée de tous les élèves ... " dit-elle en montrant à Isabella l'accidentée.

Isabella se disait aussi très heureuse de retrouver l'académie et " ses petits élèves chéris " et Roxanne laissa s'échapper un rire timide lorsque l'infirmière lui adressa un clin d'oeil.

La jeune fille finit par fixer avec des yeux de glace Isabella lorsque celle ci lui tint au courant qu'elle savait pour son hospitalisation. Il fallait se douter que Madame Mostëdra avait dû en parler au personnel. S'apperçevant de son regard qui l'avait trahie, elle instala des traits sages et doux sur son visage en faisant des efforts pour se décontracter.

" Oui ça va, merci. " mentit-elle en s'efforçant de sourire.

" Je suis sous traitement pour encore plusieurs mois, car les médecins n'arrivent pas à déterminer quand serai-je apte à me passer de cachets et à re-devenir ... " autonome ", si on peut appeller ça de l'autonomie. "