On ne la reverrait pas... [PV Morgy]

On ne pouvait pas dire que la petite Evangeline s'était déjà faite à la vie dans l'école Farfelis, loin de cela. Depuis son arrivée, il y avait de cela quelques jours... Et quelques cours, elle n'avait absolument rien mangé, presque rien bu, et n'avait pas cherché à cotoyer les autres élèves de son âge, plus jeunes ou plus vieux. Elle avait rencontré Morgana, qui avait subi une de ses crises, Yuyelle, qui avait été menacée de mort, et Rowley, qui se prenait pour le beau-gosse-intelligent-rayonnant internationnal et qui lui avait trouvé quelques surnoms...

Après être passée devant sa glace, s'y regardant quelques instants, elle donna à manger à son chat, vaguement, afin que lui, ne meure pas de faim, et, décidée à découvrir un peu plus l'école, elle sortit de sa chambre, refermant la porte à clef derrière elle.

A clef ? Mais pourquoi donc ?
De peur que l'on lui vole quelque chose, assurément.
Paranoïa...

Son humeur n'était pas spécialement bonne...
Elle se sentait vide, desespérée, affamée... Mais elle ne voulait pas manger, elle ne voulait pas rencontrer des gens, elle n'avait besoin de rien. Physiquement affaiblie, ses traits étaient tendus par la faim, alors que son visage déjà blanc était encore plus pâle qu'à l'habitude, maladif. Sa démarche était zombifiée, ses yeux ternes sans vie. Machinalement, elle monta les premiers escaliers qu'elle rencontra, et, sans s'en rendre compte...

Elle était déjà arrivée au...
Troisième étage ?
Dieu.

Poussant la porte de la plus haute salle, elle se retrouva bientôt dans une immense volière. Un peu partout, sur des perchoirs, aussi libres que l'air, étaient posés des hiboux et autres oiseaux de courrier, de toutes sortes, de toutes races, de toutes formes, de toutes tailles, de toutes couleurs.

A ce spectacle, Evangeline, qui continuait à se renfermer sur elle-même et ce que l'on pourrait appeller communément "folie", ouvrit de grands yeux, à cette découverte, et, étendant les mains vers les volatiles, leur dit, d'une voix remplie de tristesse et d'étonnement

"Que faites-vous là ?
Qui vous as enfermés ?"

Elle s'approcha d'un grand hibou, et, alors qu'elle l'empoignait de ses mains fermes, elle lui parlait, d'une voix automatique, robotique, neutre et posée, qui faisait froid dans le dos, alors qu'elle emportait l'animal vers une des fenêtres ouvertes de la salle toute en hauteur

"Vous n'êtes pas en sécurité, ici...
Vite, vite, il faut s'envoler..."

Et, aussi vite que violemment, l'enfant balança le hibou par la fenêtre, qui n'eut pas le temps de comprendre. En un clin d'oeil, il tombait dans le vide. Heureusement, pourvu d'ailes, il se rattrappa, et s'envola au loin, tandis qu'Evangeline semblait rayonner, alors qu'elle avait fait un bond sur place, un sourire euphorique sur les lèvres, alors qu'elle hurlait, d'une voix pleine d'une fausse joie pourtant ressentie

"VOLE !!"

Elle eut un rire cristallin, puis elle recommença son oeuvre.
Elle envoya ainsi par la fenêtre une quarantaine de hiboux, sombrant de plus en plus dans sa folie, tournoyant dans la volière sous les cris des rapaces, riant de tout son coeur en un rythme effrayant et dérangé, applaudissant de ses mains pâles et squelettiques

"Ahahahaha ! Vole ! Vole !"

Puis, d'un seul coup, elle perdit son sourire, elle s'arrêta sur place. Relevant le regard sur la haute fenêtre taillée dans le mur de pierre, elle observa le ciel un instant. Puis, ses yeux gris se voilèrent, alors qu'elle entammait une conversation pour elle-même, un monologue effrayant

"Moi aussi il faut que je m'envole, maintenant...
Je ne suis pas en sécurité ici...
Il faut que je m'envole..."

Répétant ces mots tel un automate, elle monta machinalement sur le rebord de la large et haute fenêtre, qui lui laissait la possibilité d'être debout. Regardant droit devant elle, elle continuait, effrayante

"Comme les hiboux...
Il faut que je m'envole..."

Elle étendit les bras sur les côtés, ainsi que des ailes...
S'apprêtant à sauter, prise de toutes part par sa folie... Convaincue qu'elle arriverait à s'en sortir, à être en sécurité, plus loin, ailleurs...

Avec...

Les hiboux ?

Ce matin-là, Morgana remarquait pour la Nième fois l'absence d'Evangeline dans la salle à manger. Evidemment, depuis sa première rencontre avec la jeune fille, la charmante Directrice de Farfélis s'était promise de toujours garder un oeil sur elle. Le problème était que, entre les papiers à remplir, les cours à préparer et les élèves à acceuillir, la jeune femme n'avait plus une minute à elle. Elle comptait donc sur ces repas assez chaleureux pour garder son regard maternel et protecteur sur Evy. Le problème était que, depuis le début, Evangeline n'était jamais présente à ces repas. N'avait-elle donc pas faim ? Ce comportement commençait à inquièter quelque peu Morgana. Elle n'était pas idiote et savait bien que manger était vital, qu'on soit sorcier ou simple moldu. Il lui fallait donc trouver sa petite protègé, afin de rendre compte de ce qu'il en était vraiment.

Comment la retrouver dans cette grande école ? Pas en cours : La faire sortir de classe sous les yeux des autres élèves n'étaient sûrement pas très judicieux tétant donné l'état mental de la fillette. Lui envoyer un hibou semblait être la bonne solution.

Se dirigeant vers la volière, Morgana espèrait que sa petite chouette blanche, Neige, était rentrée de sa chasse matinale.

Arrivée enfin au troisième étage, la jeune femme ne pu que se douter de la présence de quelqu'un dans la volière : Il y avait du bruit. Des cris, des rires ... Vole ? Quelqu'un semblait s'amuser avec les hiboux, donc.

Mais ... N'était-ce pas Evy, justement ?

S'approchant silencieusement de la lourde porte en bois, Morgana se contenta de l'entrouvrir quelque peu pour jeter un regard à l'intérieur de la volière. Ses magnifiques yeux bleus se posèrent alors sur la petit Evangeline, plus pâle et maigre encore que la dernière fois qu'elle l'avait vu. La voyant lancer les hiboux par la fenêtre, la Directrice ne broncha pas, se contentant de la fixer avec attention et inquiètude. Après tout, les hiboux pouvaient voler, ils ne risquaient rien.

Néanmoins, il en fût tout autrement lorsque les paroles de Evy devinrent plus sinistres : Elle ? S'envoler ? Morgana eut un sursaut d'horreur, imaginant déjà son élève sauter par la fenêtre. Et celà n'y manquerait certainement pas si elle n'était pas là pour intervenir. Alors que la jeune fille, visiblement prise de folie, montait sur le rebord de la fenêtre de la volière alors au troisième étage, la Directrice entra en précipitation dans la volière, sortant sa baguette avec effroie. Que pouvait-elle faire pour la protèger d'elle-même, dans ce cas ? Non, elle n'utiliserait pas la force ...
Pourtant, si ça pouvait la sauver de cette chute ... !

- Evy ! Descend tout de suite de là !

Sa voix n'était pas sèche, ni même désagréable à entendre comme on pourrait le croire. C'était un ordre plus maternel qu'autre chose : Plein d'inquiètude et d'autorité, de certitude et de détermination.

Son regard calmement posé sur l'enfant, Morgana ne comptait pas la laisser sauter. Au moindre mouvement d'Evangeline en direction du vide, la jeune Directrice prendirait sa baguette pour l'arrêter. Et Dieu sait comme Morgana peut-être rapide et efficasse dans ce genre de circonstances !

La jeune fille qu'était Evangeline venait tout juste de fermer les yeux, prête à basculer en avant, les bras tendus de chaque côté de son corps frêle et fragile, lorsqu'elle entendit une porte s'ouvrir à la volée, et une voix éclater en s'adressant à elle.

¤Surpriiise...¤

"HYAH !"

Sursautant, sur le rebord de pierre, la jeune fille faillit cette fois tomber contre son bon vouloir, mais réussit à se tenir sur le côté de la fenêtre, toujours debout.

Les yeux équarquillés par la surprise, elle se retourna vivement, ne descendant pas pour autant de son piedestal. Regardant Morgana de ses yeux gris sans teint, apparemment débousollée, le visage vide et dépourvu de réelles expressions, elle balbutia, d'une voix inassurée

"Mademoiselle...!"

Se tenant au bord de la fenêtre, une main sur la pierre de côté, fixant la directrice de l'école, complètement perdue, ne sachant pas si elle était rêve envoyé par son esprit pour la rattrapper... ou réalité, elle ne savait que croire. L'air déboussollée, elle demanda à la ravissante blonde

"Que faites-vous ici ?"

Apparemment, elle ne faisait même plus attention au fait qu'elle soit sur le rebord d'une fenêtre, à bien quelques mètres du sol, et surtout, donnant sur du vide, trois longs étages plus bas. Pour elle, le paysage s'était transformé, elle était sur la terre ferme, peut-être dans une salle commune... Et elle n'avait sans doute pas tenté de rejoindre les hiboux... Elle était brune, aux yeux verts, comme dans son souvenir...

Une jeune fille tout à fait normale...

La porte se refermant en un faible claquement derrière elle, à cause des courrants d'air engendrés par la fenêtre toujours grande ouverte, Morgana s'approcha vivement mais tout en adresse de son élève. La peur la prit lorsqu'elle vit la fillette sursauter et manquer de tomber. Bien^sûr, elle saurait réagir à temps, mais tout de même. Morgana ne souhaitant pas prendre le risque de la regarder tomber sans réussir à réafir, son corp restant paralysé par l'angoisse.

Cette chose lui était déjà arrivé, une fois ... Elle se souvenait très bien. Elle avait à peine 18 ans et sa petite soeur Emma en avait tout juste 4. Elle était chargée de s'en occuper le temps que leur nourrice prenne une douche. Bien sûr, Morgana avait mit toute son attention à cette tâche, baguette en main et prête à protèger Emma s'il lui arrivait quoi que ce soit. Mais tout était allé si vite. La petite jouait dans le jardin et un horrible Scroutt à Pétard était venu exploser là. Le voyant s'attaquer ainsi à sa soeur, la toute jeune Morgana était restée figée par l'angoisse, son cerveau ne réagissant plus. Par la suite, sa soeur s'en sorti plutôt bien grâces aux soins magiques que lui fourni sa nourrice, mais enfin ...

Ce souvenir restait clairement difficile à oublier pour la jeune femme qui, depuis, doutait de sa capacité à réagir vite. Elle avait pourtant, depuis, déjà prouvé bon nombre de fois ses qualités d'excellente sorcière, et pourtant !

Donc, pour en revenir aux fait : Evy montrait à nouveau un visage vide d'expression, puis déconsertée. La pauvre ne semblait même plus savoir où elle en était. Toujours inquiète à l'idée de voir la jeune fille tomber, la jolie blonde l'atteignit en quelques secondes et prit sa main, tant avec fermeté qu'avec douceur, la faisant descendre d'une force douce et calme.
Lachant sa main, les sourcils quelques peu froncé par l'inquiètude, le regard attentionné et doux, Morgana se pencha par la suite vers l'enfant qui était à présent sur le sol de la volière :

- Mon Dieu Evy, Tu n'as rien ?

Oui. La Directrice était inquiète.
D'un geste délicat et maternel, elle passa sa main sous le menton de l'enfant pour qu'elle la regarde dans les yeux et l'écoute plus attentivement :

- Tu aurais pu tomber, qu'est-ce qui t'a prit ?!

Sa voix n'était pas si joviale qu'à l'habitude. Tout comme son regard, son visage. Elle en était d'autant plus belle, à être ainsi si sérieuse.

Elle passa évidemment outre l'interrogation de la jeune fille aux cheveux rouges et au comportement si étrange : Que faisait-elle ici ? Elle la cherchait. Et elle l'avait trouvé ...

Sans qu'elle n'aie eu le temps de comprendre quoi que ce soit, et d'ailleurs se demandant un peu pourquoi Morgana semblait si serieuse, si étrangement en alerte, Evangeline se laissa prendre la main (qu'elle avait de bandée, depuis l'épisode du couteau avec Yuyelle, peu de temps auparavant) et descendit de la fenêtre, regagnant le sol de la volière.

Ainsi plus ou moins en sécurité, elle releva le regard sur la directrice qui semblait plus... froncée, moins joviale et enjouée... Plus inquiète, également ? La grande dame, magnifique et pure, lui avait passé la main sous le menton pour lui relever le visage, afin qu'elle la regarde... Evangeline avait-elle fait quelque chose de mal ?

Légèrement inquiète, la jeune fille écouta les paroles posées et maternelles de la grande femme, à quoi elle répondit, prise soudainement de craintes et de doutes

"Non, mademoiselle, je n'ai rien...
Je suis juste surprise de vous voir ici..."

Elle aurait pu tomber... Tomber ? Ah ! Oui ! Les hiboux ! Les envols et la fenêtre ! A ces pensées, la jeune fille, qui semblait, étrangement, cette fois-ci, non pas avoir été prise de craintes et de paranoîa mais plutôt avoir été victime d'un changement étrange de personnalité, lui en offrant une plus naive et pour le coup dangereuse pour sa vie, eut un sourire, alors qu'elle répondait, à Morgana

"Les hiboux se sont envolés !
Ils sont partis très loin d'ici, et sont en sécurité maintenant.
Ils ne reviendront pas, ils ne craignent plus rien...

J'allais m'envoler avec eux
Mais vous êtes arrivée"

Ses sourcils se fronçant quelque peu sous le questionnement et les craintes, l'oppression, Evangeline demanda alors, doucement

"Vous ne voulez pas que je m'envole ?"

S'envoler...
Aller plus loin... En sécurité...
Mais serait-elle bien plus en sécurité, là bas ?
Dieu seul le savait. Car son dieu à elle ne lui avait pas dit que si elle essayait de sauter, elle mourrait, n'étant pas oiseau ni créature volante.

S'envoler...
Aller plus loin... En sécurité...
Et, inconsciemment, libérer les gens d'un poids ?
Libérer... Morgana, d'un poids ?

Toujours inquiète quand au comportement à risque de sa jeune élève, Morgana avait bien du mal à redescendre elle-même sur Terre. Cette frayeur lui avait complètement retourné l'estomac. Et si Evangeline avait sauté ? Non, il ne fallait pas y penser : Ca n'était pas le cas. Et Evy disait ne pas s'être blessée. Tant mieux. Morgana eut alors un léger sourire, rassurée.

Elle écouta par la suite les paroles de la jeune fille, à la fois moins angoissée à un sujet et plus angoissée de l'autre : Evangeline semblait trouver naturelle de s'envoler comme un hiboux, pour s'en aller ... en sécurité ? Elle ne se sentait donc toujours pas en sécurité à Farfélis.

Se mordillant quelque peu la lèvre inférieure, son sourire disparaissant, Morgana lança un furtif regard en direction de la fenêtre : Il faudrait qu'elle installe une barrière ici. C'était bien trop dangereux de laisser la possibilité au élève de se tenir debout sur le rebord de la fenêtre ainsi.
Bien que Morgana savait perinemment que tous les Hiboux reviendraient, elle se demandait si la petite Evy était réellement consciente du danger dans lequel elle s'était mise en les jetant ainsi par la fenêtre.

Et si elle n'était pas arrivé à temps ... Mon Dieu quelle horreur. Morgana n'osait à peine y penser, fermant les yeux avec angoisse avant de répondre aux dernières paroles d'Evy avec douceur et inquiètude maternelle :

- Mais pourquoi veux-tu t'envoler ma chérie ? Tu es en sécurité ici ...

Elle eut un soupir d'angoisse avant de se redresser, passant ses mains sur les cheveux de son élève pour l'enlacer avec douceur. Elle ajouta, murmurant presque, signe qu'elle était inéluctablement bouleversée par les évenements :

- Ne refais jamais ça ... Les hiboux peuvent voler. Pas les humains ... Pas comme ça.

Ca n'était pas le moins du monde pour sa réputation que Morgana s'inquiètait de la perte de cette élève. Non, bien sûr, elle avait vraiment peur. Peur pour Evangeline comme elle aurait peur pour n'importe quel autre élève, comme s'ils étaient ses propres enfants. Bien qu'avec Evangeline, tout était encore bien différent. Elle ne pouvait plus la laisser seule, pour sa propre sécurité ... Oui. Sachez-le. Des décisions seraient prises à son sujet.

A la grande évidence, Evangeline n'était pas tellement consciente que si elle avait sauté et s'était tuée, elle aurait manqué à qui que ce soit. Elle ne pouvait pas penser, non plus, que Morgana put avoir un quelconque choc à la voir en bas de la tour, écrasée par la pression et la sauvagerie du concept Newtownien.

Regardant toujours la grande femme, elle ne comprit pas exactement l'inquiétude dans la voix de cette dernière... Pourquoi donc était-elle si boulversée ? La directrice ferma les yeux, sous le regard craintif de la jeune fille, puis demanda la raison pour laquelle elle avait voulu s'envoler... En y réfléchissant, Evangeline ne s'en souvenait plus. Ainsi, elle ne répondit pas à la question de son ainée.

Se laissant enlacer sans montrer une quelconque résistance, il lui semblait pourtant étrange que quelqu'un lui accorde de l'attention. Et puis une directrice. La seule puissance superieure de son ancienne école, afin de ne pas s'encombrer, l'avait renvoyée et envoyée à Farfelis. Jamais elle n'aurait eu pareil soutien de quelqu'un d'autre...

Ainsi, tout cela semblait étrangement paranormal...
Pourquoi toute cette attention ?
Peut-être essayait-on de la calmer, pour mieux tenter de la tuer ensuite ?

¤Exactement¤

*Qu'est-ce que... Tais toi !
Je n'ai pas besoin de toi... Va t-en !*

Et alors, ce fut à ce moment-là que la petite Evangeline ajouta, d'une voix basse, presque perdue, à l'adresse de Morgana

"Pour échapper..."

Puis, la grande femme lui fit reconnaitre que les hiboux pouvaient voler... Mais pas les humains. Que c'était injuste ! Pourquoi ?! Pourquoi ?!

D'ailleurs... En parlant de voler... La jeune fille avait voulu se présenter au cours de Vol sur Balais... Mais étrangement, un parfait inconnu s'était interposé et lui avait fait comprendre qu'elle ne pouvait pas en faire. Elle n'avait pas le droit.

Evidemment, cela semblait tomber sous le sens.
Mais pas tellement, pour Evangeline. Et si elle n'avait pas présenté sa personne en cours, elle ne se posait pas moins de questions.

Repensant (Oui, j'avoue, la logique de pensées d'Evy est assez saccagée... Elle passe sur autre chose puis revient à sa première pensée) aux hiboux, toujours dans les bras de la directrice (Etrange tableau), Evangeline demanda, d'une voix aigue, qui trahissait ce léger changement de personnalité... Celle proche des volatiles, pour cette fois

"Vous n'avez jamais voulu vous envoler comme un hibou... Mademoiselle ?"

Pour échapper ? Morgana referma à nouveau les yeux, un instant. Echapper à quoi ?! La Directrie ne comprenait pas ce qui pouvait se passer dans la tête de son élève. Elle n'y comprenait rien et pourtant, se sentait étrangement proche de la vérité à propos de son comportement. Echapper à l'école, à cet homme qui semblait lui en vouloir, à sa vie ? Tout celà était si horrible pour une femme aussi pure et innocente que Morgana. Elle ne pouvait imaginer qu'une de ses élèves pense telle chose. Et pourtant, cela semblait être le cas.

Evangeline aurait-elle des tendances suicidaires ? Et ce bandage autours de sa main, qu'était-ce ?

Les nouvelles paroles de la jeune fille firent sortir Morgana de ses pensées d'inquiètude : Bien sûr qu'elle s'était déjà mise en tête de voler comme un hibou. Mais enfin, sauter dans le vide n'était tout de même pas bien raisonnable dans leur cas. Desserant son entrainte, la jeune femme passa à nouveau son magnifique regard océan dans les yeux de son élève afin de lui répondre, un calme sourire tendu sur le bout des lèvres :

- J'y ai déjà songé. Mais c'est impossible, il faut se faire une raison.

Proposer à Evangeline de lui prêter un balai de l'école pour qu'elle puisse voler ? Hors de question. Du moins, pour le moment. La laisser voler d'une quelconque manière serait inconscient, étant donné sa personnalité changeante et à risque.

Comme pour ôté cette idée de vole de la tête de la jeune fille, Morgana laissa déclicatement glisser sa main jusqu'au poignet d'Evy pour soulever quelque peu sa main blessée. Y lançant un furtif regard, elle demanda alors d'une voix des plus serieuse et attentionée à sa petite protègée :

- Comment t'es-tu fais cela ?

Elle fronça quelque peu les sourcils, perplexe. Avec un couteau qu'elle aurait gardé sur elle, identique à celui que la Directrice lui avait confisqué à la gare ? Non. C'était sans doute autre chose : Evangeline n'aurait pas gardé cette arme contre le gré de sa Directrice ...

La jeune fille se laissa bercer par la douce odeur et la voix de Morgana, qui ne tarda pas à la lâcher... Pour lui prendre le poignet, observant apparemment son bandage... En vérité, elle avait ce même bandage aux deux mains, ayant serré trop fort une lame de couteau lorsque Yuyelle, son professeur, avant tenté de le lui prendre... Mais cela, Evangeline ne s'en souvenait plus vraiment.

Ainsi, lorsque Morgana lui demanda comment elle s'était fait cela, Evangeline la regarda un moment dans les yeux, comme si elle cherchait, tout au fond des pupilles colorées de Morgana, une réponse à cette question... Un souvenir quelconque.

Mais non.
Rien ne venait.

Elle baissa les yeux, et ne put dire que quelques mots, assez ambigûs, sur le coup

"Je ne me souviens plus... Mademoiselle...
Juste... Un professeur..."

Oui, elle se souvenait de Yuyelle et de sa conversation avec elle... Evidemment, elle avait vague souvenir d'un couteau, mais ne savait plus si c'était Yuyelle qui l'avait, ou elle-même... Peut-être son professeur ? Oui... Elle ne voyait pas comment elle aurait pu récupérer cette arme alors que la directrice la lui avait confisquée...

Etranges pensées...

Toute la voix naive d'Evangeline lorsqu'elle parlait de hiboux s'était envolée... Ainsi que son sourire. A présent, elle était de nouveau douteuse, craintive... Elle ne se souvenait plus tellement... C'était un peu flou.

Mais, d'un coup, l'enfant redressa la tête, et retrouva un léger sourire, alors qu'elle disait, d'une voix enjouée, sans comprendre, sur le coup, ses paroles, et persuadée que Morgana lui expliquerait un peu mieux

"Elle m'a dit qu'elle vous parlerait.
Qu'elle voulait être informée sur moi. Et qu'elle n'a pas compris mon attitude. Mais quelle attitude ? Je ne sais pas de quoi elle voulait parler, mademoiselle..."

Un Professeur ? Songeuse et inquiète, Morgana n'eut autre idée à cette instant que celle qui pouvait sembler la plus probable à quiconque connaissait un tant soit peu la Directrice Adjointe : Et si Iadviga avait fait du mal à Evangeline ? Non ... En arrivant à Farfélis, les pouvoirs de la dangereuse femme avaient été incontestablement réduits, et elle devait se tenir à carreau afin de préserver ceux qui lui restaient encore. Et puis, même sans cela : Morgana avait foie en elle et restait persuadé que cette femme pouvait très bien changer. Il suffisait de lui laisser cette chance.

Donc, qui était ce professeur ? Et que s'était-il passé au juste pour que la fillette se retrouve avec les deux mains bandées ?

Fronçant quelque peu les sourcils en reposant son regard dans celui de la jeune fille, Morgana gardait cet air inquiet envers Evy : Elle n'ouvrirait pas l'un des bandages pour se rendre compte elle-même de quelle genre de blessure il s'agissait, et pourtant, elle était bien curieuse de le savoir.

Et puis, reprenant un sourire, Evangeline avoua que ce fameux professeur avait pour intention de lui parler en personne de l'attitude d'Evangeline. Adressant un sourire calme et tendre à son élève, restant tout de même sur ses gardes, la jolie blonde passa furtivement et délicatement une main sur la joue de son élève avant de répondre à cela avec une certaine fermeté néanmoins toujours douce et maternelle :

- Très Bien. Alors nous reparlerons donc de cela plus tard.

La conversation était-elle pour autant terminée ? Pas le moins du monde. Comme je l'ai déjà dit, après de tels évennements, il était impensable pour la jeune Directrice de laisser Evangeline à nouveau se balader seule dans l'école. De ce fait, Morgana n'avait plus vraiment de choix et laissa alors entendre avec le plus grand sérieux, gardant néanmoins un sourire rassurant à l'adresse de son élève, mains croisées devant elle :

- Ecoute Evangeline.

Pause pour préparation psychologique à ce qui allait suivre :

- Etant donné les circonstances, je n'ai d'autre choix que de prendre une décision qui ne va peut-être pas te plaire à ton sujet.

Pause tout aussi significative.
Soupir calme et réellement désolé pour elle :

- Pour ta sécurité, il est préférable que tu restes avec moi en permanence dès lors que tu n'es pas en cours. Cela durant quelques jours, et puis, nous aviserons.

Demander aux autres professeurs de s'occuper d'Evangeline en cette période de rentré était tout à fait inimaginable. Laisser Evy seule dans ce château l'était d'autant plus. Morgana n'avait plus que cette solution. Ca n'était pas une décision définitive, bien sûr. Mais d'après la jeune femme, elle était primordiale jusqu'à ce que l'état mentale de la fillette s'arrange quelque peu. Et si il lui venait encore à l'idée de sauter par une fenêtre ? Morgana ne pouvait tout de même pas condamner toutes ces dernières !

Evangeline était-elle d'accord avec ce choix de la part de la Directrice ?
Morgana souhaitait tenir compte de son avis, Bien sûr, et pourtant, elle savait pertinemment que sa décision était prise, et que l'enfant ne pourrait par aucun moyen la faire changer d'avis ...

L'instint maternel peut parfois être encombrant.

(Désolée pour le grand retard, ma Morgy x__x J'ai été assez prise...)

Evangeline, qui restait face à Morgana, sans cependant la regarder dans les yeux, par honte de sa propre souillure, comme depuis son arrivée à Farfelis, écouta les paroles de la jeune femme, qui affirmait qu'elles verraient tout cela plus tard... Oui, sans doute... Plus tard... Lors de la rencontre Yuyelle-Morgana, c'était cela ? Que dirait donc son professeur sur sa fragile personne ? Qu'elle était encombrante ? Folle à lier ? Dangereuse et imprévisible ? Tout était possible.

Après tout, contrairement à la vision qu'elle avait d'elle-même, Evangeline était une personne très étrange...

Un léger 'Ecoute Evangeline' fit redresser le visage de l'enfant. En général, lorsque les gens disaient cela avec un si grand serieux, c'est qu'il y avait un problème. Ainsi, sans même encore avoir entendu la suite des propos de la directrice, la jeune fille engagea un pas en arrière, comme de défense, et, les sourcils très légèrement plus froncés qu'auparavant, elle se mordit la lèvre, attendant le verdict... D'autant plus que la jolie jeune blonde continuait, de son air serieux et de sa voix posée, disant qu'elle allait sans doute prendre une décision qui n'allait pas plaire à la jeune fille.

Oh non !
Laquelle était-ce ?
Allait-on la renvoyer ?
Ou bien allait-on la contraindre à quelque chose de mauvais ? Allait-on l'enfermer ? Allait-on prendre des mesures contre elle ?!

¤Evidemment, puisque tu ne te contrôles pas,
Ma petite Evy...¤

*Silence ! Qu'en sais-tu, j'ai tout mon contrôle,
Espèce de parasite !*

¤Cela, c'est ce que tu essayes de te convaincre, ma chérie...
Mais en fait, tu n'es pas moins qu'un monstre...
Et cette Morgana l'as bien compris...
D'après-toi, pourquoi elle ne parles pas ainsi aux autres élèves ?
Ahahahahah...¤

Le visage de la jeune fille, avant même que son professeur de potions n'ait pu dire la suite de ses propos, passa d'un blanc posé en un blanc pâle, ravageusement maladif, alors qu'elle semblait avoir, à présent, des doutes sur la sincérité de la directrice...

Non... Cette voix avait tout faux.
Morgana était une personne bien.
Morgana ne pensait pas qu'elle était un monstre...
Morgana ne l'enfermerait pas...

Prenant son courage à deux mains, tout de même prête à aggresser, frapper, ou même fuir, sauter par la fenêtre ou passer par la porte si les propos de la directrice devenaient menaçants, Evangeline écouta alors ces derniers...

Mais, loin de vouloir l'enfermer quelque part, la grande femme demandait à ce que Evangeline... Reste avec elle pendant plusieurs jours ? En permanence ? Mais... Mais... Comment cela ? Où allait-elle dormir ? Et son chat, qu'allait-il faire sans elle ? Et... Et... Comment pourrait-elle aller prier son dieu ? Morgana ne la forcerait-elle pas à manger ? Non non non !! Ce n'était pas possible, il devait y avoir une erreur...

Légèrement inquiète, les sourcils froncés par le doute, un sourire de rire sans joie sur son visage, Evangeline dit, d'une petite voix, comme si elle ne voulait pas vexer son ainée

"Mais... Mademoiselle Morgana... P-Pourquoi faire cela ? Et... Comment allez-vous pouvoir me garder en permanence ?
C-Ce n'est pas possible"

De toute evidence, elle ne comprenait pas les raisons pour lesquelles Morgana engageait cette mesure. Mesure qui ne la gênait pas tant que cela, finallement... Mais tout de même. Comment la directrice allait-elle pouvoir garder un oeil sur elle constemment ? Telle était sa plus grande question.

"Vous allez m'enfermer...?"

Sujet: Re: On ne la reverrait pas... [PV Morgy] Dim 12 Oct 2008 - 22:32

La crainte que laissait entrevoir Evangeline par ses yeux allaient jusqu'à faire culpabiliser la jeune Directrice. Elle qui semblait pourtant si sûr d'elle, si joyeuse, avait sans doute sa faiblesse dans l'angoisse de déstabiliser ses prochains. N'était-e pas de sa faute, après out, si Evy agissait ainsi ? Peut-être que si elle avait été différente avec elle, plus ferme, ou plus douce encore, la fillette n'aurait pas voulu se diriger vers la volière afin de faire s'en aller tous les hiboux, et de désirer s'envoler avec eux par la suite ? Quelque chose lui disait qu'elle devait être plus prudente. Oui, bien plus prudente.

Garder son élève à ses côtés durant quelque jour n'était sans doute pas une bonne idée. Mais aucune ne venait pour l'instant en tête de la jeune femme, qui pourrait être meilleure.

Regardant la fillette, si mince, si pâle, le regard effrayé, Morgana eut un léger sourire calme et désolée. Evidemment, elle ne comprenait pas.

L'enfermer ?!

Morgana eut alors un léger rire amusé, comme trouvant cette idée complètement saugrenue. D'ailleurs, elle l'était ! Ah Ah. Non mais vraiment ... Hum.

La jeune femme ne tarda pas à répondre avec toujours ce sourire chronique et agaçant :

- Bien sûr que non !

Elle marqua une pause, esquissant un sourire rassurant à son élève avant de continuer, passant ses deux mains sur ses hanches fines d'une air un peu plus sérieux, mais toujours souriante et belle :

- Mais tu as peut-être raison. Cette idée est étrange.

Elle l'admettait, au moins.
Et puis, si elle se permettait de dire ça, c'était tout simplement parce que, enfin, une nouvelle idée, plus réalisable que la précédente, vint de lui parraître à l'esprit.

- Attends quelques secondes s'il te plait.

Laissa t-elle alors entendre avec un léger signe de main tout en sortant sa baguette magique avec grâce et délicatesse. Sans plus attendre, Morgana la pointa sur son poignet et, sans la moindre parole prononcée, on pu alors voir un filet de sang se former au fur et à mesure que la jeune femme éloignait sa baguette de son bras, comme retenue dans ses airs par un fin tuyan transparent. Lorsqu'elle en eu assez, Morgana fit un petit geste plus brusque vers l'arrirère et fit s'enrouler le fil de sang en forme de bracelet, qui vint alors se poser autours du poignet droit d'Evangeline. Une fine texture rouge sang, légère et agréable au touché recouvrit alors le liquide immédiatement, se refermant autours du poignet de la jeune fille de telle sorte qu'il lui soit impossible de l'enlever.

Une fois celà fait, Morgana pointa sa baguette sur le bracelet et murmura visiblement une formule que sans doute très peu de personnes connaissaient.

Contre toute attente, la jeune femme, au moment même où elle termina sa formule, laissa tomber sa baguette à terre, son visage devenant plus pâle que jamais, son sourire disparraissant et laissant place à une certaine angoisse. Sa respiration devint brusquement saccadée, la jeune femme s'accrochant au mur de pierres à sa droite afin de ne pas tomber et de reprendre son souffle.

Cette formule n'était pas des plus innofensives ...

En échange de son sang, Morgana avait offert une partie de son âme à la jeune fille. Une partie qu'il lui était bien entendue impossible d'exploiter, mais qui permettrait à la Directrice de sentir le danger suivant Evangeline.

Non. Tout ça n'était pas simple du tout.
Morgana se sentait si faible à présent ...

Sujet: Re: On ne la reverrait pas... [PV Morgy] Lun 13 Oct 2008 - 21:51

La jeune fille qu'était Evangeline restait là, à contempler Morgana de ses yeux sans teint, de ses étranges yeux gris, tandis que cette dernière s'adressait à elle, mêlant tantôt le serieux au rieur, la douceur au plus strict... Mais à chaque fois, l'enfant se sentait calme, comme si la seule présence de la directrice, cette fois-là, avait réussi à la calmer...

Enfin... calmer...
Tout était relatif.
Par rapport à l'habitude, Evy était calme.
Mais pour combien de temps ?
Car bientôt, Morgana entamma un sort que la jeune fille ne comprit tout d'abord pas bien, la regardant faire sans souffler mot. Elle ne savait pas que de tels sorts étaient possibles...

Puis, enfin, un léger et étrange fil rouge, d'une belle couleur, assortie aux cheveux de la jeune fille, et d'une texture étrange, vint entourer son poignet et s'y fixer indéfiniement...

Evangeline fut tout d'abord tellement troublée par ce bracellet magique qu'elle commença à le fixer, le regarder sous toutes les coutures, ne prêtant pas attention à Morgana qui se retenait à présent contre le mur, après avoir lâché sa baguette

"..."

Mais, au bout d'un moment, voyant que la directrice ne parlait plus, l'étrange enfant releva la tête... Et vit la grande femme plus pâle qu'auparavant, et surtout... l'air plus faible, moins pleine de vie... Moins souriante.

C'est là qu'elle prit conscience de la véritable utilité et signification de ce lien rouge qui l'avait entourée...

"Non !"

Evangeline était à présent à nouveau effrayée, les yeux grands ouverts, déstabilisée. La directrice, qui paraissait toujours si forte, toujours prête à tenir tête à toute difficulté, avait à présent l'air si faible... Si épuisée...

Cela n'était pas possible !
Elles n'étaient donc plus en sécurité !

Evangeline se précipita sur la baguette de Morgana puis lui remit dans les mains, avec rapidité, brusquerie et maladresse

"Mademoiselle ! Mademoiselle !
S'il vous plait ! S'il vous plait... Ne... Ne perdez pas votre défense !
Ne... Ne sombrez pas !
Allez vous bien ?!"

Complètement tétanisée, Evangeline ne savait pas comment faire... Evidemment, cet épuisement soudain ne pouvait être que magique ! Et nul repos normal ne pouvait redonner toute son énergie à la grande femme, cela n'était pas naturel...

Il fallait faire appel à quelqu'un !
Mais qui ?!
Evangeline l'ignorait.
Elle ne connaissait personne, ici.
Tout ce qu'elle pouvait faire, c'est essayer de soutenir Morgana...

Mais elle avait du mal.
Elle ne savait comment s'y prendre...

Terrorisée.

La seule femme à avoir une expertise sans rival, en soins, devait pouvoir aider la directrice, pourtant.
Iadviga... ?

Sujet: Re: On ne la reverrait pas... [PV Morgy] Sam 18 Oct 2008 - 22:43

La faiblesse de Morgana en cet instant n'était sans doute pas si grave que pouvait l'imaginer Evy. Bien sûr, la jeune femme peinait à se tenir droite, et celà à cause de ce puissant maléfice. Pourtant, savoir que se dernier l'aiderait à maintenant son élève en sécurité la rendait plus forte. Pour cette même raison, Morgana continuait à sourire calmement, son regard doux et rassurant posé sur la jeune fille, bien que moins étincelant qu'à l'habitude.

Evangeline semblait effrayée de voir la Directrice ainsi.

Il ne fallait pas.

Et lorsque l'enfant la supplia de ne pas sombrer, Morgana, tout en gardant un bras plié contre le mur pour être soutenu par se dernier, passa doucement son autre main à quelques milimêtres à peine de la joue de sa jeune élève. Ne pas la toucher. Pourquoi ? Parce que c'était mal.

Laissant alors entrevoir ses dents parfaites au travers d'un sourire rassurant, la jolie blonde laissa entendre avec une voix plutôt basse, mais ferme :

- Ca va aller, ne t'inquiètes pas pour moi.

Non, Morgana n'avait pas peur. Elle n'avait par ailleurs jamais eu peur d'être faible. Du moins, assez faible pour ne pas s'en remettre. Ce sort l'avait sans doute un peu surprise, mais elle finirait par reprendre des forces.

Sauf si ... Sauf si bien sûr, elle n'avait pas été capable de lancer ce sort de la bonne manière. Quelques effets secondaires étaient sans doute à prévoir ... Du moins, du côté de la Directrice. Tout ce que pourrait ressentir Evy n'était qu'une chaleur au poignet, lorsque le sang de Morgana s'échauffait : En d'autres termes, celà ne risquait certainement pas de se produire, puisque la jeune femme ne semblait jamais vraiment être en colère contre qui ou quoi que se soit.

Sur ce, se redressant avec mal, Morgana trouva plutôt judicieuse l'idée d'aller, à présent, se reposer à sa chambre.

Ainsi, reprenant un peu de sa puissance gracieuse, la jeune femme, en un sourire, ne tarda pas à s'exprimer à nouveau :

- Tu devrais aller à ta chambre à présent.

Nous nous verrons demain.

C'est tout.

Morgana adressa un dernier sourire à son élève, faible, puis se dirigea tant bien que mal vers la sortie de la volière. Que la fillette la voit ainsi ne lui plaisait guère. Il fallait à tout prit qu'elle reprenne des forces afin de s'assurer que le sortilège fonctionnait.

Mais déjà, oui, elle le sentait.

La peur. Non, La terreur ...

Sujet: Re: On ne la reverrait pas... [PV Morgy] Sam 18 Oct 2008 - 23:18

La jeune fille regardait la directrice sans ciller, la mine absente, les yeux ternes et tristes rivés sur elle. La main de Morgana venait de passer à quelques centimètres de sa joue, alors que cette dernière avait adressé quelques mots calmes à la jeune fille...

Elle ne devait pas s'en faire pour elle...
Oui...

De toutes façons,
Au fond,
Evangeline avait tellement de soucis, tellement de peurs, tellement d'anxiété, qu'elle ne pourrait pas, en sortant de cette pièce, se focaliser sur une quelconque crainte pour Morgana...
Déjà, elle devrait se soucier d'elle-même...

Et de ces choses dont elle avait cruellement peur...

C'est en regardant Morgana fixement, que la jeune fille finit par répondre, d'une voix basse

"Oui... Mademoiselle..."

Puis, elle baissa les yeux, avant que Morgana ne s'en aille. Une fois seule, elle jeta un regard à la fenêtre. Un regard doux et silencieux, qui essayait de se faire pardonner.

Une prochaine fois, peut être.
Elle s'envolerait bien un jour,
Avec ses hiboux.

Puis, enfin, elle se décida à passer, elle aussi, la porte de la volière et regagner sa chambre... Serait-elle plus calme, à présent ?
Ou Morgana reçevrait-elle bien des soucis, par sa faute ?

Pauvre enfant.
Et pauvre directrice...
Elle ne savait sans doute pas dans quel misère elle venait de se mettre. Plus jamais elle n'aurait d'instant de répit, ainsi liée à la jeune fille aux cheveux rouges...

Sujet: Re: On ne la reverrait pas... [PV Morgy] Sam 18 Oct 2008 - 23:23

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