|-| Eva, les serpents et le chat |-| [PV Morgy]

[Ceci n'est pas des pensées, ni des paroles, mais une introduction]

¤Tiens... Etrange... Pourquoi suis-je encore là ?
Sur ce lit... Allongée...
Une porte s'ouvre ? Quelqu'un vient !
Ah, ce n'est qu'elle...
Pourquoi cette vieille dame prend t-elle soin de moi...
Elle me parle
Je ne comprends qu'à moitié
On me change d'école ?
Mais pourquoi...
Dangereuse ?

Non...

Je suis normale.¤

Il ne fut pas beaucoup de temps à Evangeline pour préparer ses bagages et se retrouver sur le quai de la gare menant vers sa nouvelle école, l'academie Farfelis... Pourquoi l'avait-on renvoyée de l'autre établissement, déjà ? La grand mère lui avait dit, avant son départ... Mais déjà la jeune fille ne s'en souvenait plus.

Attendant sur le quai, les yeux dans le brouillard, la jeune fille regardait les passants, qui, eux, la défiguraient, yeux ronds et bouche entrouverte. Quoi ? Qu'avait-elle de spécial ? Etaient-ils anti-cheveux rouges ? Ou bien contre son maquillage ? A moins que ce soit l'étrange chat noir doté d'une colerette rouge à clochettes qui les destabilisaient ?

Enfin, le train arriva, dans un grand bruit qui fit sursauter la pauvre Evangeline, qui regardait autour d'elle avec effroi, s'assurant que personne ne la suivait. Une fois dans le wagon et le train parti, elle chassa de regards et de gestes brusques toutes les personnes qui s'apprêtaient à s'asseoir à côté d'elle...

Finallement, elle voyagea seule.

TING TING TING TING !

La cloche retentit, et une annonce passa. Tous les voyageurs étaient priés de partir des wagons. Oui, oui, elle savait. Empoignant sa grosse valise noire lacérée et ornée d'etoffes et de voiles rouge, Evangeline fit signe à son félin de le suivre, et descendit du véhicule.

Une fois sur le quai, elle poussa une exclamation d'effroi. Tous ces gens ! Là ! Partout ! Ils tournaient autour d'elle ! Elle en était sûre ! Se retournant avec brusquerie, à droite, à gauche, comme quelqu'un que l'on enfermerait dans une minuscule cage sans qu'il ne comprenne pourquoi, elle commença à perdre ses moyens.

Et si l'un d'entre eux l'attaquaient ?!
Oui, il y en avait forcément un, dans tout ça, qui tenterait quelque chose !

En vérité... Bien que la jeune fille faisait sa désastreuse crise tout en étant comme paralysée, collée au sol de la gare, les jeunes gens qui sortaient du train se contentaient de se diriger, sans but précis, par-delà la gare. Mais Evangeline restait persuadée qu'ils lui voulaient du mal...

Elle n'était pas en sécurité.

Un jeune garçon, d'à peu près son âge, lui tapota le bras pour lui demander l'heure, mais a peine eut-il fait ce geste, que la jeune fille sursauta, se tourna vers lui, les yeux équarquillés par l'effroi et la surprise, et, convaincue qu'il allait lui faire quelque chose, elle empoigna sa valise, et lui donna un grand coup dans la machoire, le faisant tomber par terre, et s'enfuit à toutes jambes, en hurlant...

Quelle jeune fille pour le moins étrange.
Mais que se passait-il dans sa tête ?
N'en doutez-pas... Il s'agit bien d'une traumatisée.

Alors qu'elle quittait la gare en courant, elle fut vite extenuée. Rejoignant un chemin, elle s'accroupit sur le bord d'un sentier, la valise à ses côtés, son chat un peu plus loin. Les bras enlaçant ses genoux, elle regardait devant elle, dans le vide, alors que ses sourcils naturellement levés renforçaient son apparence de... débousollée... perdue. Autant physiquement que mentalement.

Quelques mots sortirent de sa bouche peinte, alors qu'elle ne faisait plus vraiment attention à ce qui l'entourait

"Pourquoi m'avoir fait changer d'école...
Je ne suis plus en sécurité...
Ils vont m'avoir...
Ils vont me rattrapper..."

Ce jour-là, alors que l'heure du déjeuné était sur le point de sonner, Morgana réalisa qu'il était temps d'aller accueillir une jeune fille, Evangéline, provenant d'une autre école. Cette dernière lui avait été confié, soit-disant pour une certaine "Folie". La jeune Directrice de Farfélis, qui ne croyait pas en l'étrangeté et la folie à proprement dit, avait accepté de reccueillir cette enfant, et ça sans la moindre hésitation.

Elle regrettait néanmoins d'avoir à faire redoubler la jeune fille qui, malgré une inévitable différence entre les deux écoles, allait avoir à suivre un programme quasiement identique que celui de l'an passé.

Portant une fine et légère robe d'une couleur orangée, la jolie blonde se dirigea alors en direction de la gare de Copright, ayant pour attention, pour une fois, de venir accueillir quelqu'un qu'on disait être particulièrement originale. D'après elle, aterrire dans une école, en 4ème année, ne connaissant personne, était quelque chose qui ne devait pas être évident. Ainsi, en tant que Directrice de cette somptueuse école de magie, Morgana se devait de réserver un accueil chaleureux à la fillette.

Des cheveux rouges. Une jeune fille, âgée probablement d'une quinzaine d'année, était assise, comme repliée sur elle-même, sur le chemin de la gare. Etait-ce elle ? Probablement.

Morgana s'approcha, doucement.
Les paroles de la jeune fille ne lui échapèrent pas.
Pas en sécurité ? A Farfélis ?!

La jeune femme eut un léger sourire calme à ces paroles.
Ne touchant absoluement pas Evangéline, restant simplement accroupie à ses côtés, la fixant de son magnifique regard doux et bleuté, Morgana laissa entendre, pour être sûre :

- Evangeline ?

Elle ne voulait pas la brusquer. D'autant plus qu'elle ne connaissait pas encore ses réactions ... Etant à Xilif, il fallait sans doute s'attendre à tout de la part de cette enfant qui, à première vue, semblait complètement perdue.

Evangeline ne remarqua pas l'avancée, la présence, l'arrivée de la directrice de sa future école, bien trop perdue dans ses songes et ses pensées. Mais que pensait-elle, à ce moment-là ? Qu'il faudrait certainement ne pas tarder à donner à manger à ses serpents... Mais aussi prier pour son dieu... Oui, il ne fallait surtout pas oublier.

Comment ferait-elle, dans sa nouvelle école, pour l'honnorer ? Elle n'avait plus de materiel... Peut-être pourrait-elle demander à quelqu'un ? Oui, elle ferait ça... Mais comment demander ce genre de materiel sans dire les raisons de ces voeux... Elle devrait y réfléchir...

Puis, elle entendit son nom.
En un éclair, tout en sursautant et en poussant un léger cri, elle dégaina sa baguette magique de la main gauche, qu'elle laissa repliée vers elle, mais aussi un long poignard d'argent gravé, cette fois tendu vers Morgana, qui était proche.

Respirant profondément, et assez fort, d'ailleurs, comme un animal fauve après une course, elle regardait la jeune femme blonde, les yeux equarquillés, comme sous l'emprise du démon. D'une voix claire et lancée, sans tremblements, elle dit, aggressive, tandis que ses yeux sans teint lançaient des éclairs et du feu

"Ne m'approchez pas !
Un pas et je vous fait connaitre ma lame !"

Visiblement, elle était sous l'emprise d'une peur certaine...
Agitant le couteau, elle dit, regardant toujours Morgana avec serieux et profondeur

"Que me voulez-vous ?!
Comment connaissez-vous mon nom ?!"

Surprise par la réaction de sa nouvelle élève, Morgana se redressa, retrouvant toute sa hauteur. Allait-elle se laisser agresser par cette jeune fille , Sûrement pas. D'ailleurs, elle n'oserait pas, certainement. Une enfant de cette âge n'était pas prête à tuer, certainement. Esquissant un très fin sourire rassurant, Morgana regarda la fillette avec une certaine tendresse. Elle avait peur, et la jeune Directrice n'était pas trop bête pour s'en rendre compte.

Sur ce, à ses paroles, elle se contenta de lui répondre avec douceur :

- Les armes blanches sont interdites à Farfélis.

Simple information. Morgana tendit la main en direction du poignard, ayant bien l'intention de le récupérer avant que la jeune fille ne rentre dans son école et ne menace quelqu'un d'autre comme elle venait de la menacer.

Tout en gardant le bras tendu, sa main ouverte et prête à recevoir l'objet, Morgana garda un sourire saint et adressa quelques nouvelles douces paroles à la jeune fille efrrayée :

- Je me présente. Mlle Mostëdra, Directrice de ta nouvelle école.

Pause.

Sourire.

- Je suis simplement venue t'accueillir, tu n'as rien à craindre.

La jeune fille sauta sur ses pieds et se redressa en même temps que Morgana, et continuait à regarder cette dernière dans les yeux, comme si la lâcher lui permettrait de l'agresser...

Mais la dame lui dit simplement, et d'une voix douce, que les armes blanches étaient interdites à Farfelis. Que... Quoi ? Mais elles n'étaient pas encore à Farfelis, si ? Et puis... Elle n'avait que cela à dire ? Evangeline fronça légèrement les sourcils, ne comprenant pas bien. Elle baissa alors le poignard, regardant toujours Morgana, sur la défensive.

Celle-ci finit pourtant par décliner son identité. Morgana Mostedra, directrice de l'académie dans laquelle l'enfant venait d'être admise... Un voile disparaissant légèrement de ses yeux gris, Evangeline regardait toujours la blonde femme, qui lui tendait la main, certainement pour demander le couteau...

Evangeline baissa les yeux, regardant son arme, puis les reporta sur celle qui se présentait à elle.

¤Qu'est-ce que tu fais ?
Tu ne vas tout de même pas m'abandonner ?
Ne me donnes pas
Je suis à toi
Et toi seule
Si tu me donnes à elle
Tu ne me reverras plus jamais...
Evy...¤

La jeune fille, après un moment d'hésitation pendant lequel elle gardait un air grave, fixant toujours Morgana sans relâche, finit par lui laisser le couteau dans la main, l'abandonnant.

*De toutes façons je n'avais plus besoin de toi...*
¤Sauvage ! Folle à lier ! Que l'on te fasse taire !¤

Evangeline se mordilla légèrement la lèvre, puis essaya de chasser ces pensées de son esprit. Pour ce faire, elle reporta son regard sur la directrice, la détaillant quelque peu. Elle avait l'air... euh... gentille, et puis... souriante... acceuillante et chalereuse.

Avait-elle raison lorsqu'elle disait qu'elle serait en sécurité ?
D'une voix un peu aggressive, plus qu'elle ne l'aurait voulu, Evangeline demanda

"Comment le savez-vous ?
Est-ce que... Vous êtes sûre ? Je n'ai vraiment rien à craindre ?"

Elle jeta un regard en arrière, vers la gare, puis, craintive, le reporta bientôt à nouveau vers son interlocutrice. Elle demanda ensuite

"Pourquoi vous-êtes vous déplacée, Mademoiselle Möstedra ?
Les élèves ici ne sont pas livrés à eux-même pour aller jusqu'à l'academie, normalement ?"

En effet... Tous les élèves qu'elle avait vus passer s'étaient dirigés, chacun vers leur chemin attribué par maison, afin de rejoindre l'academie, abordés ou pas par d'autres élèves. Mais aucun d'entre eux ne s'étaient faits acceuillir par la directrice en personne...

Face à l'hésitation évidente de la jeune fille quand au fait de lui donner son petit couteau, Morgana lui adressa un sourire alors encore plus rassurant. Certes, Eva n'était pas encore exactement à Farfélis, mais tout de même. La prévention vallait toujours mieux que la guérison, comme on dit. Et la jeune Directrice ne pouvait se permettre de risquer quoi que ce soit, que se soit concernant la sécurité des professeurs, des autres élèves, et celle de la nouvelle arrivante elle-même.

La légère agressivité défensive de la jeune fille lorsqu'elle prononça ces quelques paroles fit à nouveau sourire Morgana : Non, ça n'était pas un sourire moqueur, mais plutôt un signe qui montrait que la jeune femme portait toute son attention et sa tendresse à Evangeline. Ce sourire qui montrait, donc, que la Directrice de Farfélis semblait prête à tout donner pour ses élèves, les aimant tous de la même façon, et d'une façon très maternelle.

Passant sa main, tendrement, au dessus de la joue de la fillette, sans pour autant la toucher, la jolie blonde adressa alors quelques paroles rassurantes à son élèves :

- Je peux te promettre que tu es entièrement en sécurité dans cette école.

Sourire angélique. Encore, oui.

Et puis, craintive, Evangeline demanda à Morgana pourquoi cette dernière était venue la chercher jusqu'à la gare. Enthousiaste et sincère, la jeune Directrice répondit avec un large sourire bienveillant :

- Quand j'en ai la possibilité, je me fais toujours un plaisir de venir accueillir mes nouveaux élèves.

Marquant une pause, Morgana lança alors un furtif regard sur le chemin menant direction à la salle commune des Xilifs :

- Tu veux peut-être monter visiter ta chambre ?

Evidemment, chaque élève avait la possibilité d'avoir une chambre seul, ou à plusieurs. Mais tant que Evangéline ne connaissait personne, la jeune femme pensait qu'il était préférable pour elle de rester seule quelque temps, afin de ne pas être dérangée par des élèves de son âge qui se connaissaient déjà et, de ce fait, pourraient ne pas vraiment l'accepter dans leurs groupes.

[ Encore désolée pour l'attente. T'aime !!! <3 ]

(Un message devant NCIS soirée spéciale Ducky \o/)

Evangeline restait devant Morgana, ses yeux gris sans teint rivés sur la jeune femme qui lui souriait toujours chaleureusement, comme si elle voulait la mettre en confiance... Cela aurait pu marcher si la jeune fille à qui elle avait affaire était à la base normale... Mais non. Evangeline, bien qu'elle se croyait tout à fait dans la normalité, comme les gens de son âge, était d'une crainte sans pareilles, lorsqu'elle était entourée de trop de monde... Développant une paranoïa difficile à calmer par des sourires, aussi gentils et attentionnés soient-ils...

La jeune fille essayait pourtant de se persuader de la sincérité de la directrice de l'établissement. Après tout, elle devrait vivre dans cette école pendant quelques années, en sécurité ou non. Donc, forcément, elle devrait faire confiance en sa directrice.

Evangeline retint sa respiration, regardant toujours Morgana qui lui faisait alors une promesse... Elle n'avait rien à craindre... Oui... Peut-être. Un léger sourire passa sur les lèvres peintes de la jeune fille, comme pour dire à Morgana qu'elle était convaincue. Mais ses yeux qui scruttaient les environs avec une rapidité qui annonçait la crainte avouaient le contraire...

Les pensées de la jeune fille furent bouleversées, soudainement, par les paroles de la directrice de Farfelis. Quoi ? Visiter sa chambre ? Ah... Oui... Une chambre... A l'école... Elle pourrait défaire et ranger ses affaires, et visiter un peu l'établissement...

Relevant les yeux vers la jeune blonde à l'air acceuillant, elle répondit alors, d'une petite voix, pourtant claire et directe

"Oui, je veux bien, Mademoiselle Möstredra..."

Puis elle baissa les yeux. Elle ne pouvait pas regarder quelqu'un d'aussi chalereux, d'aussi sain... Dans les yeux aussi longtemps. Il lui semblait être jugée de l'interieur... Elle avait l'impression que tout ses vices et que toutes ses mauvaises actions ressortaient et étaient visibles soudainement... Elle se sentait sale, horrible, et ne pouvait soutenir un regard pur... En avait honte.

(Désolée si mon message est un peu étrangement écrit, j'ai eu trop du mal à me concentrer avec tous les êvenements qui se passent dans la télévision XD (Vive Aby !))

Morgana, qui ne cessait bien évidemment pas de sourire, gardait un regard étrangement maternelle et pur sur la jeune fille face à elle. Lorsqu'elle remarqua le léger sourire de cette dernière, la jeune Directrice ne pu qu'être on ne peut plus contente d'elle : Elle avait, bien que ce ne soit pas réellement éfficasse, réussit à mettre un peu en confiance cette nouvelle élève. Le principal était qu'elle ai confiance en elle. Après, si elle continuait malgré tout de craindre qu'il lui arrive malheur, Morgana pourrait y remédier plus facilement que si Eva n'avait pas la moindre confiance en elle. Bref.

Lui adressant un sourire chaleureux lorsqu'elle répondit positivement à sa question, la jolie blonde laissa alors entrevoir un léger signe de la main à Evangeline, afin que cette dernière la suive, et commença à avancer sur le chemin menant à la maison Xilif.

Cette maison, qui par ailleurs regroupait bon nombre d'élèves ayant des penchants quelque peu malsains, disait-on. Morgana, elle, n'y croyait absoluement pas. D'après la jeune femme, cette maison ne regoupait pas des élèves dont l'avenir était dans les forces du mal, mais plutôt des personnes fortes et déterminés qui, parfois malgré les apparences, ont un sens exeptionnel des responsabilités. Evangeline faisait sans doute parti de ceux qui, contrairement à ce que l'on peu penser, sont extrèmement puissants, sans le savoir. Oui. Morgana en était persuadée : Bien qu'elle soit craintive, cette gamine aux cheveux rouges avait un avenir très prometteur. Celà se lisait dans ses yeux ...

[Morgana ? Troisième oeil ? Why not ! xD]

Sur ce, les deux jeunes femmes marchaient tranquilement, Morgana lançant de temps à autre quelques regards rassurants à la jeune fille. Pourquoi ne lui posait-elle pas de questions ? Parce que ça n'était plus à elle d'en poser. Evangeline était libre de réveler ou non certaines choses, rien de plus que ce qu'elle désirait avouer spontanément. La Durectrice, et elle le savait, n'avait pas pour rôle de s'immisser dans la vie privé de ses élèves, quels qu'ils soient.

La jeune fille, sa valise à la main et son chat la suivant, trottinant derrière elle dansdes petits bruits de clochettes, avançait en compagnie de la directrice de sa future école... Avait-elle entièrement confiance en elle ? Certainement pas. Mais cela était un bon début, et Morgana pouvait en effet être fière de disposer ne serait-ce qu'une éteincelle d'attention de la part de la jeune fille qui semblait bien renfermée, tout de même...

Evidemment, Evangeline ne se doutait pas un instant de ses bonnes capacités en magie. Pour elle, elle savait en faire... Un peu, mais sans plus. Si elle avait de grandes compétences, alors elle n'était pas au courant. Il fallait dire qu'elle se dénigrait pour bien des choses, depuis le fâcheux évènement qui détruisit son peu de vie...

Et puis !
Elle ne devait pas être si douée que cela...
Si on l'avait fait redoubler.

Enfin ! Contrairement à ce que vous pouvez penser en lisant ceci, la jeune fille n'y portait absolument pas attention, sur le moment, et ne se souciait pas de ses capacités, alors qu'elle marchait sur un sentier où elle pouvait être attaquée à tout moment... Un peu recourbée sur elle-même, comme essayant de se protéger, elle avait la valise dans une main, la baguette dans l'autre, et jetait sans arrêt de furtifs regards à droite, à gauche.

Puis, ses yeux gris se posèrent à nouveau sur la jeune et ravissante directrice. Elle avait de l'allure, tout de même, mine de rien. Evangeline se redressa un peu, et, après avoir dérivé le regard un instant, se raclant doucement la gorge, puis l'avoir reposé sur la directrice, elle dit, d'une voix éteinte

"Si jamais..."

Elle ferma les yeux un instant. Apparemment, elle avait beaucoup de mal à s'exprimer, et ses paroles demandaient beaucoup d'efforts. Elle rouvrit ses paupières, et, fronçant légèrement les sourcils, se redressant un petit peu, comme pour se donner du courage, elle essaya de continuer

"Si jamais j'ai un problème...
Pourrais-je venir vous voir dans votre bureau ?"

Ses sourcils se défroncèrent et une expression de doute s'installa sur le visage de la jeune fille... Arriverait-elle à s'intégrer à cette nouvelle école ? Tout le monde semblait si bizarre, autour d'elle...

Non, Evangeline.
C'est toi, qui est étrange.
Les gens ne te demandent rien.

Gardant un silence pour le moins étonnant de sa part, Morgana ne manquait pas de regarder de temps à autre l'espression du visage de sa nouvelle élève. Cette dernière semblait toujours bien craintive de ce qui pouvait se passer autours d'elle et, de ce fait, de ce qui pourrait alors lui arriver. Mais rien ne lui arriverait. Tant que la Directrice était à ses côtés, en tout cas, la jeune fille pouvait être certaine que personne n'oserait s'approcher d'elle. Car malgré le fait que Morgana soit une femme ayant l'esprit léger et insousciant, on ne pouvait nier qu'elle restait une Directrice gracieuse, extrèmement belle, classe et qui intimidait la plupart des élèves qui ne lui avaient encore jamais parler.

Lorsque le son de la voix d'Evangeline retenti à nouveau, la jolie blonde se tourna instantanément et calmement vers elle. Si jamais ? Morgana haussa quelque peu les sourcils, l'air interrogateur, esquissant toujours ce léger sourire rassurant qu'elle ne semblait plus vouloir quitter.

La suite de la question de son élève étonna quelque peu la jeune Directrice. La réponse lui semblait, bien sûr, on ne peut plus évidente. Pourtant, Evangeline quand à elle, semblait en douter fortement.

Morgana s'arrêta, se tournant totalement vers la jeune fille après avoir lancé un furtif regard à son chat, les suivant en laissant entendre un léger son de clochette que la jolie blonde trouvait fort original et amusant.
Sur ce, sur un ton ferme, fixant sans ciller son élève, Morgana laissa entendre avec néanmoins une certaine tendresse maternelle :

- Bien sûr que tu pourras venir !

Elle marqua une pause puis, avec un sourire, continua :

- Et même si tu n'as pas de problème, je serai ravie de te voir venir discuter un peu avec moi.

Sourire sincère, fort.

Morgana aimait déjà beaucoup cette élève. Comme elle les aimait tous. Néanmoins, il fallait avouer que certains d'entre eux, ceux que, bien sûr, elle connaissait le mieux, avaient droit à un certain trainement de faveur sentimental. Mais évidemment, ça n'allait pas plus loin. La Directrice de Farfélis, malgré une certaine tendance frivole, était quelqu'un de droite.

La jeune fille, en écoutant les paroles de la directrice, avait posé son regard gris vers le sentier, tout en avançant. Bien sûr, qu'elle pouvait y aller ! Oui... Bien sûr... Quelle question stupide. Lorsque Morgana ajouta qu'elle pourrait également se présenter au bureau sans avoir de problèmes, Evangeline releva le regard vers Morgana, et, doucement, peu à peu, eut un léger sourire, alors que ses yeux sans teint s'allumaient légèrement...

Légèrement,
Petit peu par petit peu, alors qu'elle disait, d'une voix à semi-éteinte

"Vraiment ?"

Un joli regard plein d'espoir...
Mais son visage perdit d'un coup tout son peu de couleur en un instant, et la jeune fille sembla se figer sur place, s'arrêtant même dans sa marche, Regardant Morgana de ses yeux gris qui venaient, en un éclair, de perdre leur lueur... Ils semblaient d'ailleurs s'équarquiller à vue d'oeil, tandis que la jeune fille, paralysée, gardait la bouche entrouverte.

Eh bien ? Qu'y avait-il, sur Morgana ?
Non. Elle ne regardait plus Morgana. Mais juste derrière elle, la vision de la jeune fille restant fixée au loin, passant juste à côté de l'oreille de la jeune blondinette qui devait se demander pour quelle obscure raison la jeune fille la regardait de la sorte.

En fait, un jeune garçon courrait en leur direction, un grand sourire aux lèvres. Evidemment, Morgana était dos à lui, comme annonçé plus haut.

Seulement, l'optimisme de l'enfant et son grand sourire était transformée par la vision mentale defectueuse qu'Evangeline avait de lui. Pour elle, il avait une tête immonde de petit excité qui semblait vouloir se jeter sur elle.

Pauvre garçon.

Alors qu'il courrait toujours, dépassant tout juste Morgana, il frôla, dans sa course, le bras d'Evangeline.

Pauvre garçon.

La sentense ne se fit pas attendre.

"HYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!"

Un hurlement strident, et aigu, d'effroi (evidemment), s'échappa de la bouche d'Evangeline, avant qu'elle ne tourne sur elle-même, giflant le pauvre petit garçon avec une force incontrôlée, tant et si bien qu'il se vit envoyer par terre, un peu plus loin... Sans raisons apparentes. Mais avant qu'il ne put voir quoi que ce soit...

Et avant même que Morgana ait pu dire un mot, Evangeline balança sa valise sur place et s'enfuit en courant, les yeux embrumés.

¤ Mais où vas-tu donc, petite effrontée ?
Qui donc t'as demandée de partir ?
Ne devais-tu pas te faire accompagner par la directrice ?¤

"SILENCE !!"

Elle ferma les yeux, fonçant droit devant elle, sentant les larmes lui venir. Pourquoi l'avait-on encore aggressée ?! Non ! Ce n'était pas possible ! Enfin, elle trouva l'endroit idéal : Un grand arbre. Elle sauta sur le tronc, et, en un clin d'oeil, l'escalada et se retrouva assise sur une haute branche. Alors, elle se coinca comme elle put, et rassembla ses genoux dans ses bras, regardant droit devant elle...

Le regard à nouveau vide.

Non, aujourd'hui, elle n'avait rencontré personne.

¤Même pas la directrice ?¤

Quelle directrice ?...

Vraiment. Face au regard laissant parraître une pointe d'espoir chez la jeune fille, la jeune Directrice de Farfélis senti son coeur se serrer quelque peu : Comment une enfant de son âge pouvait-elle douter à ce point de ce qui, pour Morgana, semblait des plus naturel ? Son éducation, probablement.

Hélas, ce regard d'espoir ne dura pas. Il ne laissa pas même le temps à la jolie blonde d'y répondre quoi que ce soit. Bien que son regard maternelle et confiant laissait apparaître d'évidente réponse qui était sur le point d'être prononcée.

Mais qu'y avait-il ? Evangeline semblait être a nouveau très effrayé, les yeux grands ouverts et possèdée par une détermination craintive. Morgana se demanda un instant si c'était elle qui avait fait changer d'attitude la jeune fille. Mais ça n'était pas possible, puisque Morgana n'avait plus prononcé le moindre mot. Cette dernière se tourna alors dans la direction vers laquelle regardait sa jeune élève, tout juste au moment où un jeune garçon, probablement en première année, la dépassa, frôlant le bras d'Evangeline par la même occasion.

La jeune femme n'eut absoluement pas le temps de réagir : En seulement quelques courtes secondes, Evangeline avait intersepté l'enfant et lui avait collé une vilaine giffle, après avoir hurlé comme s'il venait de l'agresser violemment et volontairement. Le très jeune garçon tomba alors à terre, se mettant presque immédiatement à pleurer à chaudes larmes.
Morgana, comme effarée et à la fois inquiète quand au comportement étrange de la jeune fille, la vit alors partir en courrant, puis grimper dans un grand arbre, plus loin.

Sur le coup, la jeune femme resta sur place, comme paralysé.
Elle avait bien du mal à comprendre ce qu'il venait de se passer, et surtout, ne savait plus trop comment réagir.

Sur ce, sourcils quelque peu froncés d'un air inquiet, la jeune femme se précipita vers le jeune garçon, qui, dans sa chute, s'était éraflée le menton. En sang, il ne cessait de chouiner comme un chiot. La jeune femme l'aida simplement à se relever, passa une main dans ses cheveux, le réconforta rapidement et insista pour qu'il se rende à l'infirmerie.

Rien de plus. Morgana avait l'esprit bien ailleurs. Evangeline n'avait pas bougé depuis, elle s'en était assurée. De ce fait, Morgana se dirigea d'un pas ferme vers la jeune fille qui venait d'avoir une réaction peu banale. Au pieds de l'arbre sur lequel était assise Evangeline, Morgana leva simplement les yeux vers elle, la regardant sans sourire, mais avec un regard toujours aussi maternel et protecteur :

- Evangeline ...

Sa voix laissa transparaître une certaine inquiètude maladroite.

- Tu peux redescendre ma chérie. Ca n'est rien ...

Non, elle n'allait pas la réprimander pour sa violence. Pourquoi ? Parce qu'elle cachait quelque chose qui n'appartenait pas au contrôle de la jeune fille. Morgana voyait parfaitement que Evangeline avait fait tout ça sur le vif, sans réfléchir. Et ça n'était pas logique, pas du tout.

De toute façon, Morgana ne pouvait croire que sa nouvelle petite élève adorée avait une pointe de mal en elle.

¤Tiens tiens tiens
Evy
Tu as vu ?
Elle arrive...
Est-elle folle ?
Ou bornée ?
Ou bien fait-elle attention à toi ?
Quelle gentille personne...
T'as t-on seulement déjà suivie, après pareille chose ?
Héhéhé...¤

Le rire étrange fit écho dans un coin de sa tête. Une voix qui n'était pas audible, une voix qui n'était ni de ses pensées, ni vraiment de quelqu'un d'autre, une voix étrange qui sortait de nulle part et que personne ne pouvait entendre... Qui faisait partie d'elle ?

Evangeline ferma un instant les yeux, qui ne contenaient plus d'eau. Elle les rouvrit soudainement lorsqu'elle entendit son nom, pronomcé par la jeune femme avec qui elle avait un peu marché...

Qui était-elle ?
Ah oui, la directrice.
Etait-ce cela ?
Evangeline reflechit un instant... Oui, c'était cela.

Elle se pencha légèrement, en haut de sa branche, pour regarder la jeune femme, en bas. Elle était bien loin... Une voix douce lui parvenait... Elle pouvait redescendre, ce n'était rien... Ma chérie...

Oui, de l'attention...

Mais comment cela, rien ?! Le gamin avait essayé de l'agresser ? Cela ne s'était pas vu ? Il lui avait sauté dessus, ses mains en avant, prêt à l'étrangler... Comme cette ombre, à l'époque... Cette ombre à la voix rauque, qui riait...

La voix d'Evangeline, qui, plus tôt, était éteinte, retentit cette fois en expression paniquée, alors qu'elle s'aggrippait à sa branche, de peur de tomber de l'arbre

"Vous l'avez vu ?!
N'est-ce pas ? Vous l'avez vu !!
Il... Il m'a sauté dessus ! Il a essayé de m'attaquer !
Vous m'aviez dit que je serai en sécurité !
Vous n'avez rien fait pour me protéger !!
Vous alliez le laisser m'étrangler si je n'avais rien fait !"

Sa respiration était rapide et saccadée, alors qu'elle semblait tout à fait croire ce qu'elle disait, paniquant rien qu'à y repenser... Ses yeux gris scruttèrent les environs, avec rapidité, comme une assurance à ce qu'il n'y avait rien aux alentours pour tenter de l'assassiner une nouvelle fois.

Pourquoi en avait-on autant contre elle ?
Qu'avait-elle fait ?

L'air démoniaque par tant d'effroi et de panique, la jeune fille regardait, de son arbre, Morgana, les yeux équarquillés, les sourcils applatis par la panique et le doute, la bouche étirée en un grand et large sourire sans joie qui laissait apparaitre ses dents alors qu'elle respirait avec difficulté, avant de lâcher à nouveau, d'une voix déchirée par la paranoïa

"En fait vous me dites que je n'ai rien à craindre mais vous vous en fichez ! Ce n'est pas une élève de moins qui vous posera soucis !

En plus vous pouvez vous débarasser de moi, personne ne fera jamais rien ! On ne vous trainera même pas en justice !"

En effet. Sa mère ne pensait plus à elle depuis qu'elle avait fui de la maison, à des années de cela... Et son père avait été tué... Par elle-même, le soir de son autodéfense...

Et qu'allait-il se passer, maintenant ? Ah oui, c'est à moi de vous le dire.

Et bien, pour commencer, notons que la jeune Directrice restait, malgré les circonstances, d'un calme et d'une bonne humeur étonnante. Après tout, s'énerver n'aurait absoluement rien arrangé. Et puis, ça n'était pas non plus dans sa nature de s'emporter pour si peu.

D'autant plus que, comme je l'ai déjà dit, Morgana n'était pas de ceux qui pensaient que, d'après ces actions et paroles, Evangeline pouvait être folle ou bien tout simplement méchante et égoïste. Au contraire.

Face aux première paroles de la jeune fille, Morgana fronça quelque peu les sourcils, comme intriguée. Alors comme ça, d'après elle, ce petit garçon innofensif avait voulu lui sauter dessus pour l'étrangler ? Pourtant, le pauvre n'avait fait que passer à côté d'elle, lui frôlant le bras par mégarde. Et en plus de ça, Evangeline pensait que, si jamais ça avait été le cas, Morgana l'aurait laissé faire sans broncher ?

Paranoïa plus qu'évidente.

Mais la jeune et jolie Directrice n'eut pas le temps de répondre quoi que ce soit, que la fillette continua avec un air quelque peu effrayant que Morgana se contenta d'ignorer. Ainsi, Evangeline lui repprochait de ne pas porter la moindre attention au fait qu'elle pourrait perdre un de ses élèves. Elle, pour le coup. Et elle ajouta même que, si c'était le cas, personne ne lui repprocherait rien.

Nous y voilà.

Evangeline avait, de toute évidence, une absence totale de personnes de confiance à ses côtés. Personne ne tenait-il à elle ? Impossible.
Et puis maintenant, il y avait Morgana.
Pas besoin de passer des heures à discuter avec Evangeline, d'après elle, avant de s'y attacher. Et puis, si jamais il arrivait quoi que ce soit à un de ses élèves, à Evangeline ou autres, Morgana n'aurait besoin de personne d'autre qu'elle même pour recevoir des reproches et être trainée en justice. Pour sûr, elle s'y soumettrait elle-même.

Sur ce, un léger sourire à la fois amusé, réconfortant et sincère s'étala sur les fines lèvres brillantes de la jeune femme, avant qu'elle ne prononce sur un ton refletant une certaine ironie, également visible de ses magnifiques yeux bleus fixant la fillette :

- Parfait ! Je n'ai plus qu'à t'abandonner ici alors ! Je suppose que tous ces monstrueux élèves sauront s'occuper de toi comme il se doit.

Et ces mots s'accompagnèrent d'un léger regard en direction de la masse d'élèves qui se dirigeaient à cet instant même en direction de l'école, tous plus joyeux les uns que les autres, notamment les plus petits. Certains étaient seuls, d'autres en groupes. Certains pleuraient, peu, et d'autres riaient.

Mais non, bien sûr, Morgana ne comptait pas en rester là. Et après avoir prononcé ces quelques paroles dont seule Evangeline pouvait comprendre le réel sens, la jolie jeune femme continua, gardant un très fin sourire maternelle, tendant sa fine main pâle en direction de la fillette, afin de l'aider à descendre :

- Si cet élève t'avait voulu du mal, sois sûre que je ne l'aurais pas laissé faire.

Pause.

- Allé, viens.

Si elle avait voulu, Morgana aurait très bien pu user de la magie pour faire venir à elle la jeune fille. Mais jamais, au grand jamais la jeune Directrice ne ferait parreille chose. De même, pour que tout soit plus simple, elle aurait tout aussi bien pu proposer à Evangeline de transplaner avec elle jusqu'à sa chambre. En effet, seule la Directrice de l'établisemment était en train d'y transplaner, s'accompagnant bien sûr de qui elle désirait.
Mais d'après elle, ça n'était pas vraiment une solution.
Evangeline ne devait pas contourner ses peurs si elle voulait les vaincre.

Evangeline resta plantée sur son arbre, fixant Morgana sans bouger. Elle se contenta de se mordre la lèvre et froncer les sourcils quand la directrice lui dit qu'elle pourrait très bien la laisser ici avec tous ces monstrueux gamins...

Non !
Elle n'oserait pas.

Puis, finallement, la grande femme blonde lui fit à nouveau un léger sourire maternel, avant de lui tendre la main, comme l'invitant à descendre. Mais cela ne servait à rien, Evangeline était bien trop haut. Mais le geste comptait, evidemment. Morgana lui assura que si l'élève avait voulu lui faire du mal, elle ne l'aurait pas laissé faire...

Mais il lui en avait voulu, du mal ! Evidemment ! Sinon, pourquoi aurait-il foncé vers elles, avec un tel regard, et tout cela ?

Evangeline ferma les yeux un instant, et poussa un soupir. Ce n'était pas possible ! La directrice elle-même était insousciante du danger qui régnait autour de son établissement ? Peut-être même en son sein ? Rouvrant les yeux, la jeune fille entendit les dernières paroles de la directrice.

Allez, viens.

Se mordant à nouveau légèrement la lèvre, Evangeline sembla hésiter. Puis, finallement, elle s'aggrippa au tronc, et entreprit la descente de l'arbre. Arrivée en bas, elle faisait face à Morgana, qui devait bien avoir une tête de plus qu'elle. Ou tout juste un peu moins. Relevant ses yeux gris sans teint vers le visage pâle de son interlocutrice, elle dit, d'une voix basse et presque imperçeptible

"Vous ne voyez pas..."

Puis elle baissa les yeux, apparemment toujours trop touchée par elle-même pour pouvoir regarder une jeune femme aussi pure en face. Puis, elle se retourna vers son chat, qui, au loin, était restée près de la valise. Elle lui fit signe de s'approcher.
L'animal se mit à pousser le sac jusqu'à sa maitresse, qui en reprit la hanse, les yeux toujours baissés, jetant parfois des petits coups d'oeils sur les côtés, qui se voulaient discrets mais qui étaient bien trop fréquents afin de passer pour quelque chose de naturel.

D'une voix faible, Evangeline ajouta, si murmurré que l'on ne pouvait pas entendre si l'on ne se penchait pas vers elle pour écouter attentivement

"Personne ne m'a jamais suivi jusqu'à mes cachettes... Vous êtes quelqu'un d'acharné, Mademoiselle Mostedra..."

Etrange
Mais adorable
Jeune Evangeline...
Curieuse jeune fille...

Morgana ne semblait pas le moins du monde gênée, ni même intimidée par l'attitude quelque peu méfiante et curieuse de la jeune fille. Certes, on ne pouvait nier que Evangeline pourrait faire fuir plus d'une personne. Mais puisque la jeune Directrice persistait à voir en chacun de ses élèves une personne digne de confiance et d'interêt, elle n'allait sûrement pas la laisser là, se débrouiller seule parmis tout ces nouveaux élèves qui se précipitaient vers Farfélis.

Fort heureusement pour la jolie blonde, qui n'avait quère l'intention, comme je l'ai déjà dit, d'user de force ou magie pour faire descendre l'enfant, cette dernière le fit de son plein gré, la rejoingnant en bas de l'arbre où elle était précédemment perchée.

Que ne voyait-elle pas ? Morgana haussa quelque peu les sourcils, curieuse de connaître ce que cette petite avait en tête. Non, elle ne voyait pas. Evangeline, certainement, avait vu sur le visage de ce petit garçon quelque chose qui l'avait effrayé, et que seule elle avait remarqué. Mais, qu'était-ce ? La Directrice n'avait rien vu d'anormal chez ce garçon, mais elle ne doutait bien sûr pas de la sincèrité d'Evangéline. Il faudrait sans doute qu'elle prenne quelques précautions supplémentaire quand à la sécurité de son école cette année. N'oublions pas que les forces du mal tentent avec détermination de revenir au pouvoir, et ne se privent pas de la faire savoir par divers crimes plus affreux les uns que les autres ...

Sur ce, les murmures de l'enfant firent revenir Morgana à l'instant présent. Etant dotée d'une très bonne ouïe, la jeune femme n'eut aucun mal à les comprendre. D'autant plus qu'elle était assez proche de la jeune fille. Oui, elle était acharnée, sans doute. Mais même malgré celà, Morgana ne pouvait comprendre que dans telle situation, personne n'aurait suivi la fillette. La voyant baisser les yeux, la jeune femme passa délicatement sa fouce main sous le menton de son élève afin de la forcer à la regarder dans les yeux :

- Je te l'ai dit Eva. Je serai là pour toi, quoi qu'il se passe.

Et alors que la jeune femme adressait un sourire tendre et maternelle à la jeune fille, laissant apparaître toute sa beauté intérieure par ses magnifiques yeux bleus, des bruits de pas, rapides et frêles, se firent entendre.

- Oh Madame Madame ! Junk est désolé. Junk n'a pas vu l'heure.

Il s'agissait d'une elfe, petit mais costeau, qui se précipitait d'un air désolé vers la valise d'Evangeline, tout en s'adressant à Morgana. Cet elfe avait été chargé de porter la valise de la nouvelle élève jusqu'à sa chambre et, visiblement, avait quelque peu oublié ce détail.

Morgana, tout laissant retomber son bras contre elle-même, haussa quelque peu les sourcils en regardant la petite créature, lui adressant alors un sourire :

- Ca n'est rien Junk. Mieux vaut tard que jamais, comme disent les moldus ! Hi Hi.

Humour Morganiens. Outch. x'D
Et puis, voyant Junk poser une main fine et propre, malgré tout ce qu'on peu penser des elfes, sur la valise d'Evangeline, la jeune Directrice se tourna vers cette dernière, lui souriant calmement.

L'enfant qu'était Evangeline, car oui, magré son apparence avancé, c'était encore une bien jeune fille, fut obligée de regarder Morgana dans les yeux, lorsque celle-ci lui prit doucement le menton, le relevant, afin de pouvoir cerner son regard. Les yeux gris, sans teint, durent rencontrer, ceux, magnifiques, de la grande directrice de Farfelis, qui les avait d'un bleu profond et remplis d'éteincelles d'une lueur inconnue à la jeune fille.

Morgana lui assura qu'elle serait là pour elle, quoi qu'il arriverait. Même si l'on essayait de la tuer ? Elle en était certaine ?
En entendant ces douces paroles, Evangeline se mordilla doucement la lèvre... Elle n'en revenait pas. Ou bien qu'à moitié : d'habitude les gens ne faisaient absolument pas attention à elle. Elle n'avait pas eu cette présence amicale depuis sa fuite et la mort de son père... Evidemment, cela faisait fort bizarre, dans sa tête.

Elle avait l'impression qu'un ange avait posé ses yeux sur sa jeune personne, frêle et souillée. Cela lui faisait plaisir, certes, mais également, cela la rendait mal à l'aise... Comment une personne aussi saine pouvait-elle faire attention à elle ?

Elle gardait cependant ses yeux rivés sur Morgana, comme si elle essayait de se raccrocher à quelque chose.

¤Pourquoi la regardes-tu ainsi, Evy ?
Arrête !
Tu ne mérites même pas d'être à l'ombre de sa lumière !
Elle n'a pas à mêler ses cheveux d'or
A tes sales puces !
Détourne le regard
Et gare à toi...
Héhéhé...
Hinhinhin¤

Non, elle ne pouvait plus la regarder. Rapidement, elle se défit de l'emprise de la jeune femme, les larmes au fond de ses yeux éteints, comme si la main de la directrice l'avait brûlée. Détournant le regard, elle n'entendit même pas les propos de l'elfe de maison. Elle se contenta de lâcher sa valise lorsque la petite créature posa sa main dessus.

Ensuite, elle demanda à Morgana

"Avez-vous déjà choisi les chambres ?
Est-ce qu'elles sont proches de votre bureau ?...
Comment est-ce que cela se passe, à Farfelis ? Est-on en... communauté ?"

Elle se mordilla à nouveau la lèvre. Bien que lorsqu'elle avait confiance en un lieu, elle apaisait un peu sa paranoïa, elle craignait tout de même la présence de trop de monde...
Enfin peut-être s'y ferait-elle ?

(Désolée si ce n'est pas très long mais je dois taper très lentement car sinon le pc me bouffe une lettre sur deux... la poisse -____-')

Evangeline s'était retiré brusquement de l'emprise de Morgana, mais cette dernière n'en tenu pas rigueur. Elle n'avait eu que quelques secondes pour voir la moue angoissée de la fillette avant l'arrivée de Junk, l'elfe de maison. Et ce dernier, pleurant presque en continuant à s'excuser, commença à partir, seul, en direction de la maison Xilif. Chemin que Morgana et Evy devaient elles aussi parcourir. Néanmoins, la jeune fille ne semblait à nouveau pas prête à repartir. Par ailleurs, Morgana n'était absoluement pas pressée, et ne tenait pas plus à brusquer sa nouvelle élève.

Se tournant vers elle avec un doux sourire, la Directrice ne manqua pas d'attention envers les interrogations de la jeune Xilif : Elle se posait des questions par rapport aux chambres. Bien sûr, Morgana s'en était précedemment douté, et ne s'était pas trompé sur ce point : Evangeline n'était pas vraiment pour le fait d'être en communauté.

Heureusement, Morgana lui avait réservé une chambre seule.
Il n'en restait plus beaucoup chez les Xilifs. Il fallait dire que ces derniers, tout comme les Sobronfs, n'étaient pas vraiment fait pour dormir en collectivité. Certainement avaient-ils plus besoin d'une certaine intimité que les autres.

Avant de répondre à la jeune fille aux cheveux rouges, Morgana l'invita d'un signe de la main à reprendre sa marche, esquissant à nouveau un magnifique sourire encourageant.
Reprenant donc sa marche accompagnée de sa nouvelle petite protègée, la jolie blonde répondit d'une voix claire et légère, pas peu fière d'expliquer le fonctionnement des dortoirs à la petite :

- Et bien. Il existe des chambres seules, et des chambres à plusieurs. Je me suis chargée de te réserver une chambre seule, si bien sûr c'est ce que tu désires.

Elle marqua une pause, souriant avec douceur :

- Quand tu y entreras, ton nom se gravera automatiquement, grâce à un sortilège, sur la porte de ta chambre. De même, quand tu auras terminé tes études, cette gravure s'effacera d'elle-même pour laisser la place libre à un nouvel élève.

Ce système fonctionnait très bien depuis toujours, laissant ainsi la possibilité aux élèves de changer de chambres, si certaines étaient libres, sans pour autant déranger la direction. Les clés étant dans les chambres, utilisables uniquement par leurs pocesseurs.

N'ayant pas totalement répondu aux interrogations d'Evy, la jeune femme continua sur le même ton, calme et maternel :

- Quand à mon bureau, il se trouve au deuxième étage, juste à côté de l'infirmerie. Un escalier le reli directement à chaque salle commune. Tu n'auras donc aucun mal à le trouver.

Voilà, s'en était tout ? Pas la peine de préciser que salle-de-bain et toilettes étaient en commun ? Celà semblait logique, puisque attribuer ces deux pièces à chaque élève personnellement relèverait de la folie pure et simple. Ceci suffirait même sans doute à remplir tout le château !

La jeune fille continuait de regarder le sol sous ses pieds, ou bien les herbes sur le côté, alors que Morgana parlait. Evidemment, elle était consciente que cela pouvait être perçu comme de l'impolitesse... Mais elle n'y pouvait rien. Non, elle ne pouvait décidément pas se résoudre à regarder la directrice dans ses magnifiques yeux bleus.

Ah... Donc, il y avait des chambres individuelles dans l'école, et son nom s'inscrirait automatiquement au-dessus de la porte, à son entrée... Au final, le bureau de la directrice ne serait pas bien loin.

Relevant ses pupilles éteintes vers Morgana, elle eut un vague sourire, qui voulait certainement lui assurer une légère confiance, comme si elle la remerciait doucement, sans aucunes paroles.

En vérité, oui, Evangeline commençait, par petits pas, à avoir confiance en la directrice... Mais cela n'évoluait pas très rapidement, de toute évidence. Elle était bien loin de se jeter dans ses bras, ivre de sécurité. Au fond, elle avait peur, très peur, bien plus que ce qui pouvait apparaitre de l'extérieur... Son ventre était noué, elle avait mal, si mal... Une impression désagréable de se tenir sans arrêt sur le palier entre la sereinité et la mort... Son cœur semblait étreint de fer, et ses pensées paralysées par l'appréhension, un flou d'étoffes et de doutes...

Une respiration forcée lui permit de sortir de ses songes qui commençaient à lui faire perdre le contrôle de son corps, d'un coup. Morgana, avec un peu d'attention, aurait pu d'ailleurs voir, à ce moment, que l'esprit de la jeune fille semblait s'être évaporée d'un corps mort... Heureusement, rapidement, elle y était revenue, et avait reposé les yeux sur la jeune femme.

Un sourire vague passa sur le regard fantomatique de l'enfant, a la fin du discours de la directrice. Elle dit alors, d'une voix faible

"Je vous remercie, Mademoiselle Mostedra..."

Elle inclina légèrement la tête, tout en marchant toujours sur le sentier. Autour d'elles, d'autres élèves avançaient, plus ou moins vite... Mais aucun d'entre eux n'étaient accompagnés de la directrice.

Et ces autres élèves, qui n'étaient pas quand à eux accompagnés par la Directrice, en effet, n'en étaient pas moins en sécurité. De la gare de Copright à Farfélis, une large zone avait été entièrement sécurisée à l'aide de nombreux sortilèges : Certains se contentaient de repousser les moldus, les forces du mal. D'autres, plus difficiles à réaliser, permettait de délocaliser l'école, de lui faire changer d'emplacement afin qu'elle reste en complète tranquilitée contre ceux qui n'y étaient pas invités.

Mais celà se voyait, oui : Evangeline avait toujours peur. Malgré les sourires de Morgana, malgré ses douces et maternelles paroles, la fillette semblait parfois perdre l'emprise de son esprit, comme perdue dans un autre monde, puis revenir, troublée.

Et ce comportement effrayait quelque peu la Directrice. Pas dans le sens où elle pouvait avoir peur des réactions d'Evangéline, non, pas du tout. Mais pour son bien-être à Farfélis. La jolie blonde était inquiète, certes, mais celà ne se lisait absoluement pas sur son visage.

Sans plus un mot, les deux jeunes femmes marchèrent sur le sentier menant à la maison des Xilifs. Aux remerciements de la jeune fille, Morgana s'était simplement contenté d'un léger sourire calme et doux, ainsi que d'un simple hochement de tête significatif : Mais de rien princesse ...

Et bien sûr, l'arrivée se fit bien rapide : Il fallait dire que les chemins menant aux maisons n'étaient pas bien longs. Et Evangeline, donc, était dès à présent arrivée devant la porte du couloir menant directement à l'entrée de sa salle commune. Comme à Poudlard, un simple tableau servait de passage entre ce couloir et la salle commune. Pas de mots de passe, néanmoins. Il suffisait d'appartenir à la maison pour pouvoir y entrer.

Bien. Sur ce, Morgana se tourna vers Evangeline, toutes deux devant la porte, et laissa entendre avec toujours ce sourire maternel :

- Te voilà arrivée. Tu n'as plus qu'à entrer. Ta chambre est la première à droite, une fois dans le couloir des chambres.

Elle marqua une pause, hésitant à accompagner la fillette. Non. Il fallait qu'elle apprenne à se débrouiller seule. Après tout, Morgana ne pourrait pas non plus toujours être la pour la diriger dans l'école. Ce n'était sûrement pas l'aider que de l'habituer à être assistée ainsi.

- Ca ira ?

Laissa t-elle donc simplement entendre, un léger sourire rassurant aux lèvres.

Evangeline était tout de même bien pâle ... Que pouvait-elle bien cacher ? Bien sûr, celà ne regardait pas la Directrice. Néanmoins, elle ne manquerait pas de surveiller la fillette, esperant de même qu'elle prendrait un peu de poids : Celà ne lui ferait que du bien, et, sans doute, reprendrait-elle quelques couleurs et, peut-être, plus de confiance ?

La jeune fille marchait donc aux côtés de Morgana, et entra bientôt dans l'académie. Regardant un peu partout autour d'elle, elle s'assurait que rien ne pouvait être un danger. Bon. Apparemment, il n'y avait pas grand monde, à ce moment-là. Il suffirait d'aller dans sa chambre rapidement, et elle n'aurait plus rien à craindre ! Au moins, elle ne risquait pas de se faire suivre... Oui, elle allait faire cela.

Elle jeta un dernier regard sans teint à la jeune femme qui l'avait si chaleureusement accueillie. Elle avait été très gentille, et demandait à présent si cela irait.

Evangeline réussit, malgré beaucoup de difficultés, à esquisser un très léger sourire afin de signifier à Morgana qu'elle avait en effet assez de volonté pour essayer de se débrouiller toute seule, à présent.

D'une voix claire, tout en se redressant, elle dit

"Oui, merci, Mademoiselle Möstedra."

Elle empoigna sa valise des mains de l'elfe, tout en lui faisant un signe de remerciement de la tête, puis, comme poursuivie par une quelconque personne dangereuse, elle se précipita derrière le tableau des Xilifs et courut jusqu'à sa chambre, où elle s'enferma.

Curieuse jeune fille...
Néanmoins polie, ne l'oublions pas.

(Désolée pour la courtesse du message x__x La fermeture de ma fenêtre Firefox m'a un peu coupée dans mon élan ^^''')

[ Topic Terminé ]

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